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Comptines chants poésies... d'automne

L'arbre rouge

Sur l'arbre rouge, as-tu vu

Le corbeau noir ?

L'as-tu entendu ?

En claquant du bec, il a dit

Que tout est fini,

Les fossés sont froids

La terre est mouillée.

Nous n'irons plus rire et nous cacher

Dans la bonne chaleur du blé
Le corbeau noir a dit cela

               en passant,

Dans l'arbre rouge

Couleur de sang.

                                    M. Burnat Provins

                                 "Chansons rustiques"

Colorier      les ? en rouge

                      les . en vert

                      les , en jaune

                      les majuscules en bleu

Devant le feu clair

Les flammes du feu clair

dansent à qui mieux mieux

avec leurs bonnets verts

et jaunes et rouges et bleus.

Tournons, tournons la ronde

autour du feu qui rit ;

tournons, tournons la ronde

du beau foyer fleuri.

                            H. Dubus

L'automne

Il pleut

Des feuilles jaunes ;

Il pleut 

Des feuilles rouges ;

L'été

Va s'endormir,

Et l'hiver

Va venir

Sur la pointe 

De ses souliers gelés.

Les feuilles mortes

Les feuilles dans le vent courent comme des folles.

Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent.

Mais le vent les reprend, et barre le chemin.

Elles iront mourir sous les étangs demain.

              La Comtesse de Noaïlles

Fol Automne je suis !

   Je vire,

        Je vente,

             Je virevolte,

Rouge, rouille, j'embrouille,

             Je mens, je vole, je m'envole,

                                Je ris, je fuis !

Dans sa maison

un grand cerf

regardait par la fenêtre

un lapin venir à l'huis

et frapper chez lui

"-Cerf, cerf, ouvre-moi !

ou le chasseur me tuera.

- Lapin, lapin , entre et viens

me serrer la main ! "

Orage

La pluie me mouille,

La pluie me cingle.

Sa pattemouille

Sort ses épingles.

Il pleut du vent

Et des éclairs.

Un zèbre blanc

Strie la lumière.

La pluie se rouille

Et se déglingue.

Sa pattemouille

Perd ses épingles [...]

              Pierre Coran

                 Poésie au fil des saisons

Les hérissons

        Manteau piquant,

        Nez en bouton,

        Ils vont,

        Furetant,

        Les hérissons.

             Où je passe,

             Plus de limace,

            Où nous passons,

            Plus de limaçons :

            C'est la chanson

            des hérissons.

                    Pierre Gamarra

Petit escargot

porte sur son dos

sa maisonnette

aussitôt qu'il pleut

il se sent heureux

et sort sa tête

Pomme de reinette

Et pomme d’api

Tapis tapis rouge

Pomme de reinette

Et pomme d’api

Tapis tapis gris

        Grenouille

 

Grenouilli grenouilla

 

Grenouilla grenouillo

 

Grenouillo grenouillou

 

Grenouillou grenouillon

 

Quel est ton nom ?

 

- Tétard ! Hé ! ça se voit !

J'ai regardé les feuilles rouges,

                                                   Elles tombaient

J'ai regardé les feuilles jaunes,

                                                   Elles volaient

J'ai regardé les feuilles brunes que le vent poussait

                             Rouges, jaunes, brunes, chacune dansait

Le petit marron

 

Un petit marron

Tombe sans raison

Sur le grand chapeau

D’un beau champignon.

« Aie ! Ouille ! Ouille !

Dit le champignon,

En voilà de drôles de façons ! »

Le petit marron très gêné bredouille :

« Désolé, Monsieur,

Mais l’automne est arrivé.

Dans ma jolie bogue,

Je n’ai pu rester !

Désolé, Monsieur,

Mais l’automne est arrivé ! »

J'ai rencontré trois escargots

 

J'ai rencontré trois escargots

qui s'en allaient cartable au dos.

Et dans le pré, trois limaçons

qui disaient par coeur leur leçon.

Puis dans un champ quatre lézards

qui écrivaient un long devoir

Où peut se trouver leur école ?

au milieu des avoines folles ?

Et le maître est-il ce corbeau

que je vois dessiner là-haut

De belles lettres au tableau ?

             Maurice Carême

L'escargot

 

Comme un vieux cargo

Traçant son sillage,

Compère escargot

Fait un long voyage.

Puis quand il fait chaud,

Quand tout se dessèche,

Compère escargot,

Attendant la fraîche,

Rentre en son studio.

           Pierre Gamarra

Les noisettes

Trois noisettes dans le bois

Tout au bout d'une brindille

Dansaient la capucine vivement au vent

En virant ainsi que des filles

de roi...

Un escargot vint à passer :

"Mon beau monsieur, emmenez-moi

Dans votre carrosse,

Je serai votre fiancée",

Disaient-elles toutes trois.

Mais le vieux sire, sourd et fatigué,

Le sire aux quatre cornes sous les feuilles

Ne s'est point arrêté,

Et c'est l'ogre de la forêt, je crois,

C'est le jeune ogre rouge, gourmand et futé,

Monseigneur l'Ecureuil,

Qui les a croquées.

Tristan KLINGSOR

Nouveau ! oct2024

       Villanelle

 

Une feuille d'or,

une feuille rousse,

un frisson de mousse

sous le vent du nord.

 

Quatre feuilles rousses

quatre feuilles d'or,

le soleil s'endort

dans la brume douce.

 

Mille feuilles rousses

que le vent retrousse.

Mille feuilles d'or

sous mes arbres morts.

 

  Alain DEBROISE

Petite pomme

 

Petite pomme

Au bord du pré,

Si je te donne

Un coup de pied,

Jusqu’où iras-tu rouler ?

 

Oh ! Je t’en prie !

Je suis déjà

Toute pourrie,

Laisse-moi là

Au bord du pré,

Finir ma vie

Sous mon pommier !

 

Thérèse Baudet

Plic ploc (Eric Gautier)

 

Plic ploc plic ploc

Il pleut.

Plic ploc plic ploc

Il pleut,

Il pleut sur mon parapluie.

Et moi je suis à l'abri.

 

Flic flac flic flac

Des flaques.

Flic flac flic flac

Des flaques,

Où je saute des deux pieds,

Simplement pour m'amuser.

 

Clic clac clic clac

Des claques.

Clic clac clic clac

Des claques,

Que maman va me donner

Si j'ai les deux pieds mouillés.

 

Plic ploc plic plic

Il pleut.

Plic ploc plic ploc

Il pleut...

Chanson des escargots

 

A l'enterrement d'une feuille morte

Deux escargots s'en vont...

Ils ont la coquille noire,

Du crêpe autour des cornes.

Ils s'en vont dans le noir

Un très beau soir d'automne.

Hélas ! Quand ils arrivent

C'est déjà le printemps.

Les feuilles qui étaient mortes

Sont toutes ressuscitées,

Et les deux escargots

Sont très désappointés.

              Jacques Prévert

Monsieur l'escargot s'endort

(fermer un poing)

quand il fait très beau dehors.

Mais si un nuage passe

(faire passer l'autre poing fermé au dessus)

Un nuage qui fait la pluie

(pianoter des 5 doigts)

Petit escargot

sort une corne d'abord

(déplier l'index)

Puis une autre encore.

(déplier l'auriculaire)

Nouveau ! oct2024
Poèmes à écouter...

Chanson d'automne

Les sanglots longs

Des violons

De l'automne

Blessent mon coeur

D'une langueur

Monotone.

Tout suffocant

Et blême, quand 

Sonne l'heure,

Je me souviens

Des jours anciens

Et je pleure,

Et je m'en vais

Au vent mauvais

Qui m'emporte

Deçà, delà,

Pareil à la 

Feuille morte.

VERLAINE

Poèmes saturniens

L'automne

A toute autre saison je préfère l'automne ;

Et je préfère aux chants des arbres pleins de nids

La lamentation confuse et monotone

Que rend la harpe d'or des grands chênes jaunis.

Je préfère aux gazons semés de pâquerettes

Où la source égrenait ses grelots d'argent vif,

La clairière déserte où, tristes et discrètes,

Les feuilles mortes font leur bruit doux et plaintif.

Plus de moissons aux champs, plus de foins aux vallées;

Mais le seigle futur rit sur les bruns sillons,

Et le saule penchant ses branches désolées

Sert de perchoir nocturne aux pauvres oisillons.

Et depuis le ruisseau que recouvrent les aunes

Jusqu'aux sommets où, seuls les ajoncs ont des fleurs,

Les feuillages d'hiver qui s'étagent en zones

Doublent le chant des nids de l'hymne des couleurs.

Et les pommiers sont beaux, courbés sous leurs fruits roses,

Et les beaux ceps sanglants marbrés de raisins noirs,

Mais plus beaux s'écroulant sous leurs langues décloses,

Les châtaigniers vêtus de la pourpre des soirs.

                                                        F. FABIE

L'automne

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !

Feuillages jaunissants sur les gazons épars !

Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature

Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,

J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,

Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière

Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,

A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits ;

C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire

Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,

Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,

Je me retourne encore, et d'un regard d'envie

Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui.

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,

Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau !

L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !

Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

.....................................................................................

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire,

A la  vie, au soleil, ce sont là ses adieux :

Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu'elle expire,

S'exhale comme un son triste et mélodieux.

                                              LAMARTINE

Les beaux fruits

Voici le raisin noir et le raisin ambré,

La pomme aux tons changeants, la poire bonne et belle,

La douce reine-Claude avec la mirabelle,

La pêche rougissante et l'abricot doré.

Leur parfum pénétrant remplit toute la chambre ;

Et, quand la guêpe d'or qu'attirent les fruits d'ambre

Guette la prune blonde ou le muscat vermeil,

Avec un linge blanc la bonne ménagère

Cache à la maraudeuse et défend du soleil

Le trésor savoureux qui garnit l'étagère.

                                     Henri CHANTAVOINE

Rondel d'octobre

Octobre ocellé d'or étale ainsi qu'un paon

Son ruissellement roux aux frissons d'émeraude,

Et les feuilles tournent au ciel, suivant le mode

Mystérieux et doux de la flûte de Pan.

Le hêtre est comme un cri de splendeur ! Il suspend

Du feu sur le chemin teinté d'ocre et d'iode :

Octobre ocellé d'or étale ainsi qu'un paon

Son ruissellement roux aux frissons d'émeraude.

Et dans le parc profond, où flotte encore un pan

De vigne-vierge au vent qui vient, murmure et rôde,

Jusque vers les lointains que le bois riche brode

Un somptueux tapis de joyaux se répand

Qu'octobre ocellé d'or étale ainsi qu'un paon.

                                                  Raymond CORTAT

De l'or ! De l'or !

Mes arbres sont en or, ce soir de fin novembre,

En corail, en topaze, en chrome, en ocre, en ambre...

Mais l'or domine à leurs rameaux glorifiés.

A qui fera plus d'or, ils se sont défiés,

Les chênes au coeur dur, les hêtres au flanc lisse,

Et les chétifs buissons accourent, dans la lice,

Avec des copeaux d'or dans leurs paumes de mains.

Et la vigne sauvage aux frissons féminins

Me dit : "J'en fais aussi ! - J'en fais aussi " dit la fougère

En levant son hennin de guipure légère.

............................................................................................

J'accepte cet or pur que vous m'offrez ce soir

O mes arbres dolents de voir l'hiver paraître !

Et je prends volontiers une feuille de ce hêtre,

Et, riche d'elle, avec ce trésor dans ma main,

Je veux candidement poursuivre mon chemin,

Mon sentier rude où tremble une étoile incertaine...

                                          Jean RAMEAU

                                    (La lyre haute - Albin Michel)

pour la GS ou le CP on peut simplifier le texte comme ci-dessus en rouge

Le secret

Sur le chemin près du bois

J'ai trouvé tout un trésor :

Une coquille de noix,

Une sauterelle en or,

Un arc-en-ciel qu'était mort.

A personne je n'ai rien dit

Dans ma main je les ai pris

Et je l'ai tenue fermée

Fermée jusqu'à l'étrangler

Du lundi au samedi.

Le dimanche l'ai rouverte

Mais il n'y avait plus rien !

Et j'ai raconté au chien

Couché dans sa niche verte

Comme j'avais du chagrin

Il m'a dit sans aboyer :

"Cette nuit tu vas rêver !"

La nuit il faisait si noir

Que j'ai cru à une histoire

Et que tout était perdu.

Mais d'un seul coup j'ai bien vu

Un navire dans le ciel

Traîné par une sauterelle

Sur des vagues d'arc-en-ciel !

      René de Obaldia

Berceuse

 

Au fond des bois                                          A demi-voix,

Couleur de faîne,                                         Si doucement

La feuille choit                                             Que c'est à peine

Si doucement                                                Si on l'entend,

Que c'est à peine

Si on l'entend.                                              Une maman

                                                                          Berce la peine

A la fontaine,                                                De son enfant.

Le merle boit

Si doucement,

Que c'est à peine

Si on l'entend.

 

 

                                                                       Maurice Carême

Je suis un paragraphe. 

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